1 | Le trente et un du mois d’août Nous aperçûmes sous le vent à nous Une frégate d’Angleterre Qui fendait la mer et les flots C’était pour aller à Bordeaux. |
2 | Le capitaine au même instant Fit appeler son lieutenant Lieutenant te sens-tu l’courage Dis-moi te sens-tu assez fort Pour prendre l’Anglais à son bord |
3 | Le lieutenant fier et hardi Lui répondit capitaine oui Faites monter tout l’équipage Hardis gabiers gais matelots Faites monter tout l’monde en haut. |
4 | Le maître donne un coup d’sifflet En haut larguez les perroquets Largue les ris et vent arrière Laisse porter jusqu’à son bord Pour voir qui sera le plus fort. |
5 | Vir’lof pour lof en arrivant Nous l’avons pris par son avant Coups de haches d’abordage De piques et de mousquetons Nous l’avons mis à la raison. |
6 | Que dira-t-on de lui tantôt En Angleterre et à Bordeaux D’avoir si bien paré l’outrage Par un vaisseau de six canons Lui qu’en avait trente et si bons |
7 | Buvons un coup, buvons-en-deux A la santé des amoureux A la santé des vins de France A qui nous devons le succès D’être vainqueurs sur les Anglais |
8 | Buvons un coup, buvons-en-deux A la santé des amoureux A la santé du roi de France Et merde pour le roi d ‘Angleterre Qui nous a déclaré la guerre. |